Baisse de la consommation électrique des entreprises : ça se confirme !

Consommation électrique France : moins 13%

Si les coupures durant l’hiver ont été évitées, c’est sans doute grâce à elles : la baisse de consommation électrique des entreprises est actée pour le premier trimestre, s’établissant au-delà des vœux du gouvernement, puisqu’elle atteint 13 % alors qu’Elisabeth Borne leur avait demandé, en octobre dernier devant le Medef, de réduire d’au moins 10 % leur consommation grâce à la mise en place de plans d’économie d’énergie. Le 3 avril dernier, la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, a réuni les plus grandes entreprises pour faire un bilan de leur action, et les a félicitées pour le succès de leurs mesures de sobriété.

Consommation électrique des entreprises : une tendance générale à la baisse au premier trimestre 2023

Si ce chiffre de 13% montre que les grandes entreprises ont pleinement respecté les consignes gouvernementales de sobriété, visant à prévenir le risque de pénurie énergétique pendant l'hiver, qu’en est-il des petites ? Une baisse de la consommation nationale d’électricité a été attestée au premier trimestre, montrant que chacun a fait un effort - tant du côté des grandes entreprises que des PME, TPE ou particuliers. Ainsi, EDF a annoncé récemment que sa clientèle, qui comprend environ 70% des ménages français, et 55 à 60% d’entreprises grandes ou petites, avait consommé en novembre 2022 10% d'électricité de moins qu’en novembre 2021. Des chiffres qui confirment la tendance relevée aussi par le gestionnaire du réseau électrique, RTE, lequel estime que la consommation nationale était en recul de 8,3% au premier trimestre, par rapport à la moyenne des années précédentes sur cette même période (2014-2019), en variation corrigée des différences de température par rapport à la normale. Un record a même été atteint mi-décembre, avec une baisse de 9,7 %, très proche donc des 10 % souhaités par le gouvernement.

Réduire sa consommation électrique : à chacun ses moyens

EDF souligne que ces bons résultats sont d’abord dus aux efforts consentis par les usagers, à qui il indique avoir envoyé quelque 50 millions de courriers. Et les derniers chiffres de RTE démontrent aussi que la sobriété énergétique a atteint les secteurs résidentiels et tertiaires, après avoir été surtout le fait d’industriels. Ainsi, en décembre dernier, selon RTE, « la consommation agrégée des secteurs résidentiel et tertiaire (après correction des effets météorologiques) était inférieure d’environ 6% par rapport au niveau de 2021 ». Du côté des entreprises, si les grands groupes, comme par exemple LVMH, Renault ou encore Carrefour, ont choisi de limiter leur chauffage à 19 degrés, voire de repenser leurs organisations de travail et de favoriser le télétravail, les PME ou TPE avaient des moyens d’action plus réduits. A leur échelle, ils ont pourtant contribué à une meilleure sobriété énergétique, avec des actions ciblées. Beaucoup ont choisi par exemple de réduire leurs éclairages, dans les magasins et entrepôts. Selon Agnès Pannier-Runacher, ce type d’initiatives doit se banaliser. Beaucoup de petites entreprises, comme d’ailleurs de particuliers, ont également été attentifs à leurs périodes de consommation, pour mieux réguler celle-ci en fonction des tarifs « heures creuses ». Ainsi, selon EDF, 60.000 clients ont rejoint en deux mois son option "Tempo", soit environ 7.000 par semaine (contre une moyenne de 100 nouveaux clients Tempo par semaine au 1er semestre 2022). Avec cet abonnement, ces clients sont incités par des tarifs à ne pas consommer en période "rouge" (limitée à 22 jours par an), s'effaçant" ainsi aux moments de forte tension sur le réseau électrique.

Poursuivre le plan d’économie cet été

L’hiver est donc passé sans coupures… mais l’effort demandé ne doit pas cesser pour autant ! La ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, a d’ailleurs tenu à le souligner auprès des grands groupes du secteur industriel et tertiaire, leur demandant de veiller à poursuivre leurs plans d’économies cet été, et notamment de ne pas pousser leur climatisation au-delà de 26 degrés. Rappelons aussi que toutes les entreprises, grandes ou petites, comme les particuliers d’ailleurs, peuvent faire d’importantes économies énergétiques estivales en rationalisant leur éclairage extérieur, voire en rénovant certains équipements – climatisation, mais aussi appareils frigorifiques, notamment dans les entreprises de restauration ou d’hôtellerie et de plein air. Investir dans des appareils plus modernes, remplacer des éclairages énergivores, opter pour des solutions solaires qui peuvent s’avérer très économiques à l’usage : vous pouvez bénéficier pour tout cela de subventions tel que le chèque énergie et du dispositif des Certificats d’économie d’énergie (CEE), mis en place par la loi POPE du 13 juillet 2005, qui aide toutes les entreprises à financer leurs travaux de rénovation énergétique. Renseignez-vous notamment auprès de l’ADEME, agence de la transition écologique.

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