Augmentation électricité 2024 : vers une flambée des prix ?
Votre facture énergétique va-t-elle encore grimper cette année ? Baisse les Watts fait le point sur l'augmentation des tarifs de l'électricité depuis 2023 et celle à laquelle on peut s’attendre en 2024. A quoi s’attendre... et comment l’affronter ?
Augmentation électricité 2024 : la levée progressive du bouclier tarifaire
Non, les prix de l’électricité – en constante augmentation depuis 2020 - ne vont pas poursuivre leur envolée en 2024 : c’est en tout cas ce qu’avait promis l'ex-ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, début décembre, dans l’émission le Grand Jury-RTL. « Il n’y aura plus d’envolée des prix telles qu’on les a connues en 2022", a-t-elle assuré, alors que les tarifs seront réévalués en février. Et ceci malgré la levée progressive du bouclier tarifaire 2024. Jusqu’alors, grâce à ce dispositif mis en place en 2022, la hausse était limitée à 15%, tant pour les ménages que pour les petites entreprises ou pour les communes. Si le bouclier disparaît, c’est que la hausse à venir devrait être inférieure à ce taux maximal qu’avait fixé l’État.
Est-ce que l'électricité va augmenter en 2024 ?
Au 1ᵉʳ février 2024, le tarif réglementé de l'électricité (TRV) va en effet augmenter de 10 %, passant de 0,2276€ le kWh à 0,25€ environ, ce qui équivaut à une augmentation moyenne de +178€ sur la facture par an (pour une consommation moyenne d’environ 7700 kWh par an). Il avait déjà connu deux hausses importantes l’an dernier, en février et août 2023 (+ 15 % et +10%). Mais elles ont pourtant été moins élevées qu’elles ne l’auraient dû si elles suivaient l’évolution du marché de gros de l’électricité : cet automne, la présidente de la Commission de régulation de l’énergie (CRE), Emmanuelle Wargon, tablait d’ailleurs sur une hausse de 20 %. “Notre décision est de faire en sorte qu'au 1er février 2024, ce tarif n'augmente pas de plus de 10%", a cependant annoncé, dès novembre, Agnès Pannier-Runacher, promettant : « Nous ferons en sorte de bloquer l’augmentation, quand bien même les prix sur les marchés internationaux seraient amenés à s’envoler ».
Des accords européens et nationaux pour cadrer l'augmentation de l'électricité en 2024
Le gouvernement table sur les deux accords conclus entre les vingt-sept membres de l’Union européenne, à l’automne dernier, pour limiter la volatilité des cours sur le marché européen de l’électricité. Par ailleurs, au niveau national, l’exécutif a entamé des discussions avec EDF : "des négociations longues, parfois difficiles, mais qui ont abouti", s’est félicité le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire. "Pour 2024, ce sera un maximum de 10%" de hausse sur les factures d'électricité », a confirmé Luc Rémont, PDG d'EDF, interrogé le 24 novembre sur France Info. « Si les prix augmentent trop, l'État récupère la totalité de la valeur de la production électro-nucléaire d'EDF pour pouvoir la redistribuer aux concitoyens", a-t-il expliqué, ce qui devrait permettre de « viser les fameux 70 euros du mégawattheure », objectif pour 2026, comme prix de référence de l’électricité nucléaire vendue par l’opérateur historique.
##Une hausse des tarifs limitée à 10 % en 2024
A plus court terme, l’objectif gouvernemental est donc de limiter l’augmentation des prix de l’électricité à 10 %, et Agnès Pannier-Runacher avait « exclu » la possibilité d’arriver aux 20 % lors de la réévaluation en février. « Aujourd’hui, nous reprenons le contrôle sur le prix de l’électricité et nous le reprenons avec des augmentations qui ont vocation à suivre […] notre coût de production d’électricité, le coût du nucléaire, le coût de l’ensemble de notre réseau et qui est déconnecté du coût des fossiles », avait expliqué la ministre de la Transition énergétique. Par ailleurs, la levée du bouclier se fera très progressivement, et pour l’instant, l’Etat prend encore en charge 37 % de la facture d’électricité des Français, grâce au bouclier énergétique. Néanmoins, la hausse de l'électricité impact les finances des entreprises. Pour une entreprise sur cinq, l’énergie est devenue le premier poste de dépenses, selon la 4ème édition de l’Observatoire des TPE, publié en juin dernier par American Express en partenariat avec l’institut BVA. Et 87% des dirigeants de TPE ont vu ce poste fortement augmenter depuis fin 2022.
##Des aides pour contrer l’augmentation de l'électricité en 2024
N’oubliez pas que le bouclier tarifaire n’est pas le seul dispositif d’aide : d’autres existent, pour soutenir les TPE/PME touchées par la hausse des prix énergétiques. Votre entreprise peut être éligible à l’amortisseur électricité 2024, entré en vigueur le 1er janvier 2023, qui définit un plafond d’aide unitaire renforcé. Ainsi, par exemple, avec un tarif unitaire de l’énergie de 350 euros/MWh (0,35 euros/kWh), l’amortisseur électricité permet de prendre en charge environ 20 % de la facture totale d’électricité. Par ailleurs, le guichet d’aide au paiement des factures de gaz et d’électricité permet aux entreprises grandes consommatrices d'énergie d’éviter les arrêts de production. Pour bénéficier de ces aides, et vous informer sur celles qui sont le mieux adaptées à votre entreprise, vous pouvez vous tourner vers les conseillers des chambres consulaires (CCI et CMA). Pensez aussi à comparer les fournisseurs et à changer d’offre le cas échéant… Pourquoi pas à plusieurs ? En se regroupant pour des appels d’offres, les TPE/PME aux consommations comparables peuvent négocier de meilleurs tarifs !
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